Au premier plan, au centre de l'image, une Simca 8 1100 en version coupé, variante élégante de cette berline populaire française (dérivée de la Fiat 1100), fabriquée dans l'usine Simca de Nanterre. Cette version coupé est le premier modèle exclusivement Simca, dont la carrosserie ne dérive pas directement d'un modèle Fiat. Les pneumatiques à flancs blancs ainsi que de nombreux détails (le pare-brise sans encadrement qui peut s'entrouvrir grâce à deux petites charnières chromées par exemple) renforcent le côté exclusif de cette voiture. On remarque les sièges à armatures tubulaires chromées courants sur les voitures de l'époque, les poignées de portes verticales et juste à l'avant de la porte, près de la trappe d'aération, une flèche de direction (ancêtre des feux clignotants, un interrupteur au tableau de bord commandait un petit bras portant une lumière, qui se levait pour indiquer les changements de direction). Moteur 4 cylindres 1.1L. Les sigles de taille importante sur les enjoliveurs font penser à un modèle 1939, donc produit à partir d'octobre 1938, portant encore l'inscription Simca licence FIAT (par la suite, ils arboreront simplement Simca 8). Immatriculation 1061 QD 5 délivrée en Saône et Loire en mai 1939. Sur la droite, une Citroën Traction Avant en version berline légère, reconnaissable à sa calandre, le capot à volets (et non à fentes) caractérisant un modèle datant d'avant-guerre. Voitures révolutionnaires lors de leur présentation en 1934, les Citroën 7 ou 11, selon leur terminologie commerciale (moteurs 4 cylindres 1,3L, 1,5L, 1,6L ou 1,9L), adoptaient la traction avant, une structure monocoque et des roues avant indépendantes. Elles étaient réputées pour leur tenue de route. Elles existaient en version normale ou légère (carrosserie de dimensions plus réduites). Elles seront produites jusqu'en 1957 (la DS a été présentée en 1955). Immatriculation 5541 NM3 délivrée dans le département des Basses-Pyrénées entre mai 1938 et mai 1941. Derrière la Traction, vue de dos, une grosse conduite intérieure Renault (sans doute la même déjà vue devant la cathédrale de Bazas en RVX 613), le logo de taille importante au-dessus de la plaque d'immatriculation et les flasques de roues arrière évoquant une Vivastella (6 cylindres 4.1L) produite de septembre 1936 à 1939. Immatriculation 6390 RM5 délivrée dans le département de la Seine entre mai et octobre 1939. A sa droite, on distingue l'arrière d'une Peugeot 202 : présentée en mars 1938, le style de cette voiture populaire suivait la ligne fuseau Sochaux des 402 et 302, avec des phares intégrés derrière la calandre. La plaque arrière est translucide, rétroéclairée, et intègre des zones rouges servant de feux arrières de chaque côté du numéro d'immatriculation. Moteur 4 cylindres 1.1L. La 202 sera produite jusqu'en 1949. Devant la fontaine, au centre de la place, une Hotchkiss Cabourg (berline 4 portes, modèle de base de la série), cette calandre associée aux feux de position sur les ailes avant bombées caractérisant les modèles produits entre octobre 1936 et septembre 1937. Hotchkiss était une marque française de voitures haut de gamme, en 4 cylindres (2,0 et 2,3L) et 6 cylindres (3,0 et 3,5L). On ne distingue la différence entre les 4 et 6 cylindres qu'à la longueur du capot. Les versions les plus sportives ont remporté le rallye de Monte-Carlo à plusieurs reprises. La clientèle, plutôt bourgeoise et conservatrice, souhaitait une voiture digne mais moins ostentatoire qu'une Delâge ou une Delahaye. Entre la Renault et l'Hotchkiss, devant l'église, une Citroën Traction Avant berline légère vue de dos et un petit roadster 2 places, sans doute une Simca-Fiat 6 CV, dérivant de la Fiat Balilla (moteur 4 cylindres 1,0L). Elle a été produite sous cette carrosserie à Suresnes à partir de l'été 1934 (sous la marque Fiat-France, une chaîne d'assemblage montant les véhicules livrés en pièces détachées afin de contourner les barrières douanières), puis dans l'usine de Nanterre (rachetée à Donnet par la nouvelle marque Simca-Fiat) de 1935 à l'automne 1936. A droite, devant l'église, on distingue trois autobus, une échelle permettant de monter sur le toit pour déposer ou récupérer les bagages des voyageurs. A gauche de la fontaine, de profil, une Citroën Traction Avant conduite intérieure familiale ou commerciale. Ce modèle était établi sur un empattement long et possédait une troisième vitre latérale. L'espace arrière accueillait sur la familiale (à partir de 1934) trois strapontins face à la route, entre les sièges avant et la banquette arrière. La commerciale avait (à partir d'octobre 1937) un hayon arrière permettant le chargement d'objets de volume important. Moteur 4 cylindres 1.9L. Sur sa gauche, une Peugeot berline 4 portes équipée d'une calandre en coupe-vent et de phares obus, dans le but de moderniser la caisse encore très carrée qui commence à être démodée à cette époque : il s'agit d'une 201 BR (4 cylindres 1,1L) ou d'une 301 CR (4 cylindres 1,5L), produite d'août 1933 à août 1934. Au cours de ce millésime apparaîtront des carrosseries dites aérodynamiques, aux lignes plus arrondies et à l'arrière en pente. Sur la fontaine, on peut remarquer les panneaux signalant sans doute un arrêt de bus, portant le sigle des automobiles Citroën : dès 1919, la firme commença en effet à offrir aux communes des panneaux de signalisation portant son logo, ainsi que des panneaux signalant les garages et les arrêts de bus. Elle bénéficiait ainsi d'une publicité permanente.