Le "Massilia" est un paquebot de ligne de la Compagnie de navigation Sud-Atlantique. C’est à Georges Clemenceau – étonné, lors d'une tournée en Amérique du Sud, de la médiocrité de nos navires comparés aux anglais, allemands et italiens –, que l’on doit la création de la compagnie destinée à relier l’Amérique du Sud à Bordeaux. Financée par un groupe de banquiers et d’armateurs, dès sa naissance en 1912, elle se voit dotée de la concession de la ligne Brésil-La Plata. Quatre paquebots naviguant à 18 nœuds et six mixtes sont prévus pour faire le voyage deux fois par mois avec des escales à Lisbonne, Dakar, Rio de Janeiro et Montevideo. Alors qu’il vient d’être lancé en 1914, la Première Guerre mondiale interrompt la construction du Massilia, qui n'est achevée qu'en 1920. Il sera exploité sur la ligne de l'Atlantique-Sud (Bordeaux - Lisbonne - Rio de Janeiro - Santos - Montevideo - Buenos Aires), jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Il est donc logique de trouver le Massilia à quai à Bordeaux, ville qui fut sa tête de ligne de 1920 à 1939. Cette ligne fut de ce fait à l’origine de liens privilégiés entre l’Aquitaine et l’Amérique du Sud. Long de 182,63 m pour 19,57 m de large, le Massilia pouvait embarquer 1 000 passagers.
La Compagnie de navigation Sud-Atlantique est sans doute celle qui, de toutes les compagnies de navigation françaises, a le plus joué de malchance. Cinq des dix-neuf navires de sa flotte furent envoyés par le fond durant la Première Guerre mondiale.
Ainsi, en 1932, le Massilia était déjà un « vieux » navire et resta le seul de la Compagnie à partir de 1934.
Il est célèbre pour avoir été réquisitionné lors de la défaite militaire de 1940 et pour avoir transporté des personnalités politiques vers les territoires français d'Afrique du Nord.
Sur cette photographie, au premier plan, nous avons les deux fils du photographe, plusieurs fois fixés sur l’image dans les différentes boîtes du Lot Caillol. Vu depuis sa proue, nous ne voyons ici du paquebot que deux de ses trois cheminées. Mais comment le photographe a-t-il pu s’approcher aussi près du navire ? La réponse est toute simple : le port et ses quais n’ont été fermés au public par des grilles qu’à compter de 1934. En 1932, l’accès au plus près des navires est donc encore libre.