1959 – N&B – 30 min
Réalisateur : René Chaumelle
Interprète : Jean-Marie Masse
Synopsis : Enfermé dans sa maison, un alcoolique s'amuse à mettre au point des instruments de tortures miniatures pour martyriser les mouches...
1961 : Récompensé au festival du film d'amateur d'Asnières
 

« A mouche que veux-tu », c’est LE film surréaliste de René Chaumelle; un petit bijou qui n’aurait jamais eu cet éclat sans la présence de deux amis chers à René : Jean-Marie Masse (qui endosse à merveille le rôle de l’alcoolique), et Jean-Jacques Andreau, qui va exceller comme ingénieur des effets spéciaux.

Nécessitant deux années de préparation, le film est entièrement réalisé dans une pièce de la maison sacrifiée pour les besoins des trucages. On perce un trou au plafond pour articuler la caméra, et un autre sur un mur pour activer le mécanisme du perroquet dans l’horloge… René, alors médecin, prend huit jours de vacances pour réaliser son film, avec des journées de tournage qui durent jusqu’à 3-4 heures du matin.

Pour tenir le coup, René débouche alors de temps à autre des bouteilles de Château Pétrus qui lui ont été offertes par le maître de chai qu’il soigne à cette époque.

On devine alors aisément qu’une sorte de fièvre créatrice se soit emparée de nos compères. L’épouse de René, Elyane, s’occupe de l’élevage d’asticots à côté d’une chaudière dans la cave, sur des viandes de mouton et de porc. Elle se charge aussi d’attraper les mouches vivantes et de les endormir avec de l’éther. Quand à Jean-Marie Masse, l'acteur principal, il profite des moments où René et Jean-Jacques préparent les plans du film, pour écrire des chroniques sur les disques de jazz qu’il a amené avec lui.

Pavé dans la mare du milieu « plan plan » du cinéma d’amateur, « A mouche… » remporte le grand prix du festival du film d'amateur d'Asnières en 1961. Hasard ou coïncidence, le président du jury n'est autre qu'Henry Georges Clouzot... 

Sylvain Morin

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